S’occuper d’un site qui démarre – que ce soit pour son compte ou celui d’un client – est en général une période assez frustrante. Autant la nouveauté du site même apporte fraîcheur et enthousiasme, autant il ne s’y passe pas grand chose !
Il existe néanmoins des moyens pour rendre les 2 premiers mois de la mise en ligne particulièrement intéressants. De plus ils ont le mérite d’éviter au site des chienlits comme la sandbox ou les annuaires cannibales.
Selon que le site soit un projet perso ou celui d’un client on ne dispose bien sûr pas des même moyens : l’extrême souplesse du 1er cas peut être remplacé dans le second par un contenu de qualité bonus car rédigé par le client (pour peu qu’on ait eu la ténacité pour le pousser au c..).
Suivant le contexte, tout n’est pas possible en même temps.
Le tout début.
Face aux (dizaines de?) milliers de nouveaux noms de domaines créés chaque jour, Google se doit d’instaurer une sorte de « sandbox automatique ». Impossible pour la stabilité de ses résultats de positionner un nom de domaine qui a 2 jours d’existence. C’est pourquoi l’achat du nom de domaine doit se faire le plus tôt possible, même si il est laissé en friche pendant des mois. Quand la version sera en ligne elle pourra alors obtenir des positions dans les jours qui suivent.
Google étant un colosse idiot, ça semble marcher même si le site est vide de chez vide. Cependant, une simple page « bientôt… » expliquant le pourquoi du site n’est pas un gros effort. Une proposition d’inscription pour être prévenu de son ouverture est aussi un plus. Enfin il ne faut pas se leurrer, son trafic sera proche du zéro absolu (après tout c’est encore une coquille vide).
Création d’un perso.
Les débuts du site vont être sociaux. Partant de là il faut se constituer une image sociale la plus efficace possible en terme de relation publique orientée linking/prosélytisme.
La création d’un personnage qui va représenter votre site est un plus.
Demandez à votre client la création d’un mail nom.prenom@siteclient.tld (il n’y a rien de moins sexy que referencement@siteclient.tld). Ce sera le « lieu d’existence » de votre perso imaginaire.
Ce mail servira pour la soumission auprès des annuaires et pour les demandes directes d’échanges de liens.
Selon la thématique, la taille et le professionnalisme du site, il va falloir imaginer une personne qui soit crédible et séduisante.
Les exemples synthétiques qui suivent vaudront mieux que de longs discours. Synthétiques car on peut pousser les choses aussi loin qu’on le désire. A ce titre faire ou avoir fait du JdR est d’une grande aide pour étoffer un personnage !
Mais pour recentrer, il est bien sûr inutile de se demander à quelle heure il sort son chien et s’il dort du coté droit ou gauche du lit. Sa perception des NTIC et son usage par contre devraient être particulièrement réfléchis. N’hésitez pas à penser en terme de caricature pour cadrer le personnage. Apres tout nous raisonnons tous en termes plus ou moins caricaturaux, jouer sur la caricature permet à votre interlocuteur d’être sur un terrain qu’il pense familier, ce qui est rassurant.
Exemples « d’archétypes »
- le vieux jeu enthousiaste (prénom classique, nom aux consonances du terroir).
Crédible pour certaines PME, sites d’informations, d’entraides communautaires, etc.
Dans la quarantaine, assez largué, mais près à faire des efforts car très enthousiaste à propos des NTIC et des perspectives offertes de communication avec autrui. Formulation des phrases légèrement surannée (mais pas trop), on sent que quand il écrit, c’est avant tout pour le plaisir de s’adresser à la personne plus que pour la démarche même. Bref, la force de ce profil est de tout baser sur l’humain, sa faiblesse est d’éveiller des soupçons s’il commence à parler PR et échanges de liens triangulaires…
- Le professionnel disponible (prénom génération X, nom assez court).
Sites e-commerce, authorities, prestation de service, etc.
Autour de la trentaine il est compétent et toujours très clair dans la formulation de ses démarches. Il est réactif et répond dans l’heure les jours ouvrables. Nécessite un travail de veille préalable pour en assurer la crédibilité. Sa réactivité et son ton donnent l’impression qu’il s’occupe vraiment de son interlocuteur.
- La chaude bombasse (prénom jeune génération, nom à consonance italienne)
Evénementiel, festif, e-commerce « idées cadeaux », etc.
Un peu plus de 20 ans, tutoiement spontané, anecdotes « 3615 mylife » et totale noobitude vis à vis des NTIC (mais peut être compensé par « on me demande de… »). il s’agit de camper the hot girl selon le mâle de base. Très efficace ! Cependant si votre interlocuteur est une femme il est quasi certain que se soit un bide
- le 2.0
J’ai tourné vieux con avec le 2.0 : ça me gonfle. Il me semble avoir jadis fait un profil facebook, que j’ai aussitôt oublié.
J’ai tout à fait conscience des nombreux avantages qu’on peut obtenir à étoffer son perso avec les profils des réseaux sociaux.
Mais ce sera juste sans moi (et c’est pas bien).
- Les blogs, phase 1
Créez une page « coup de coeur » like et faites de l’info pub sur les blogueurs notoires que vous avez repéré (il existe des méthodes pour trouver les bons blogs, mais ça va tourner au roman il faut savoir dire stop). Un article élogieux, un beau lien en dur…
Les blogueurs passent leur journée à rafraîchir leur page de stats et vous verront fatalement apparaître dans leurs référents. Surtout il ne faut pas leur mettre la pression sinon c’est mort. A eux de relayer l’existence de votre site ou non.
- Gérer la taille du site.
Un site qui vient de sortir et qui dispose de trop de pages d’un coup et vous êtes bon pour le bac à sable. Face à une grosse base de données mieux vaut la distiller pendant les 2 premiers mois. Perso j’y vais à la hache : pour un gros catalogue de produits par exemple, une partie de ce dernier est placée dans un répertoire protégé par un robots.txt, puis déplacée à sa vraie place au fur et à mesure.
- La pub dans les MFA
Personne n’aime les MFA, sauf leur propriétaire ^^
N’affichez aucune pub au début. Un site sans pub, c’est un signal fort que c’est un passionné ou un professionnel (selon la thématique du site) derrière ! De toute façon une vraie rentabilité demande un vrai trafic, alors la perte financière est négligeable.
- Les blogs, phase 2
Il est temps de sortir votre marionnette.
Le top est d’avoir une monnaie d’échange : code promo, échange de liens triangulaires… le tout est d’avoir un lien sans retour avec l’ancre qui va bien. La très grande majorité des blogueurs n’ont jamais connu la douce flatterie de recevoir des « cadeaux » juste pour mettre un lien sur leur blog, c’est donc en général très facile de leur demander la lune.
Si il n’y pas de monnaie d’échange, il va falloir faire connaissance avec le blogueur via ses commentaires. L’approche se doit d’être douce, inutile au départ d’indiquer son site dans le champ prevu pour. La relation de confiance dépend intimement de la crédibilité du personnage et de la qualité des interventions (travail de veille nécessaire).
- L’échange de liens avec d’autres sites
Il s’agit ici d’instaurer un dialogue avec un webmaster, il sera donc impossible de lui en demander trop. Néanmoins l’enjeu reste le même : obtenir un lien sans retour (ou alors il faudra tricher un peu).
Quand on a rien à proposer, les archétypes 1 et 3 sont assez efficaces. La démarche est sensiblement identique : il s’agit d’un noob qui demande conseille, transporté qu’il est par l’enthousiasme foudroyant que lui inspire le site cible. Il s’agit de flatter l’ego, de demander humblement à « celui qui sait » de précieux tips (et non un lien, du moins pas encore) dont la nature dépendra bien sûr du site. Dans le meilleur des cas de figure, si celui-ci est suffisamment flatté il peut proposer spontanément un lien pour aider.
Néanmoins mieux vaut ne pas trop compter dessus. Une fois la glace brisée, il faut porter le coup de grâce sous forme d’une infopub spontanée rédigée sur son site. L’astuce est de le faire sur une page interdite à l’indexation par un robots.txt (afin que le code de la page reste innocent). La noobitude affichée du personnage et la fraîcheur du site expliqueront pour le webmaster l’absence de PR de la page. Ca plus la petite campagne de lèche récente auront raison de plus d’un coeur dur comme pierre pour obtenir le lien en retour bien juteux.
- Les forums
Poster un lien vers son site avec un account ayant 1 message au compteur est une grave erreur. Il faut intervenir régulièrement et de manière pertinente pendant plusieurs semaines avant de lâcher l’url de son site. Cela nécessite donc un travail sérieux de veille et un bon rédactionnel. Néanmoins c’est un travail payant, qui peut générer des liens naturellement (je ne parle pas de la signature du profil) par le bouche à oreille et est une source de trafic qui se relèvera constante (les threads de forums se positionnent très bien sur certains types de requêtes).
- Soumission aux annuaires.
Il existe très peu d’annuaires qui apportent réellement quelque chose en terme juice link. La plus part sont des pièges. Mieux vaut choisir les annuaires récents car ils sont plus réactifs et accessibles. Une description optimisée n’est pas nécessaire, le seul objectif est l’ancre du lien. En fait une description non optimisée permet de ne pas trop booster le scoring sémantique de l’annuaire (on ne veut pas le voir positionner à la place de son propre site) et à un coté rafraîchissant pour un éditeur confronté à des centaines de sites plus ou moins spammies tous les jours.
Nous allons mettre en place bientôt un annuaire basé sur un concept original afin de relancer l’intérêt de ce genre de hubs. J’en reparlerai bientôt
En attendant vous devriez pouvoir vous passer de soumettre votre site à la grande majorité des annuaires (certains restent incontournables). En effet via les différentes démarches que vous avez effectués le profil de votre linking devrait supporter aisément leur absence : votre site est sorti, les 1ers relais sur cette sortie ont été les blogs et les forums, puis quelques sites thématiques. Cela obéit à une logique naturelle que des soumissions auto comme des liens footers à droite à gauche ne peuvent égaler.
Le délais de 2 mois est à mon sens le délais normale de la « sandbox automatique » (c’est à dire qui se déclenche sans alertes mais juste en se basant sur la date de création du nom de domaine ou du changement de propriétaire). Cela peut être moins en fonction des buzz bien sûr, mais c’est volontairement que je ne parle ni des buzz ni des communiqués de presse. Il s’agit ici de parler de sites de clients « normaux » ou de MFA bien foutus, sans plus.
A Lundi prochain, avec un nouveau contributeur qui va nous apporter un éclairage assez détonnant sur l’envers du décors des Adwords !
Jeffer
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